De Dakar à Santiago de Cuba - Témoignage d'une salséra
La salsa cubaine ( et d'autres danses) je l'ai découverte avec Patrick Nancy a Dakar. Depuis quatre ans je l'apprends avec passion au sein de l'école de danse Aldatros. Et, chaque été je suis des
stages de cubaine ( et de portoricaine) à Paris avec Capdanse.
Les deux écoles enseignent les mêmes bases. Les passes ont les mêmes appellations. D'ailleurs ce vocabulaire est universel !
Alors, quand on m'a proposé un stage de danse de quinze jours à cuba en février, je n'ai pas hésité.
Quel plaisir, cela à été de découvrir qu'au coeur même de la salsa, j'étais dans un univers connu.
La première et la plus longue étape fut Santiago.
Et, le soir A Santiago de Cuba, on va danser...
Nous avons le choix entre plusieurs casas (maison de danse).
La plus traditionnelle et la plus touristique est "la casa de la Trova". L'orchestre est au premier étage de cette maison coloniale, dans le salon de "Los Grandes".
Mais, il y a trop de touristes canadiens.
Le choix se fera entre "el salon del Son" ou "la casa de la Musica".
L'orchestre de "la casa de la Musica" est excellent comme les autres mais la piste est étroite et l'animateur est bavard. Il s'applique à remercier longuement les touristes présents et à
imposer de trop longs applaudissements.
Ce sera "el salon del Son". Comme ce soir nous ne sommes que six à avoir fait ce choix, nous ne pourrons pas faire entrer gratuitement nos amis cubains.
Nous les avons rencontrés dès le premier soir a l'école de danse afro-cubaine la Placita . Ils dansaient une rueda de casino endiablée. Ils sont en dernière année et étudient pour devenir
professeurs de danse ou danseurs professionnels. Il faudrait être au moins dix pour avoir un passe-droit pour un seul cubain.
L'entrée est d'environ trois euros. Chacun, chacune cotisent selon leur générosité ou leur intérêt. Car, parmi nos amis, il n'y a pas de danseuses. C'est très mal vu pour une jeune fille de
sortir avec un groupe d'étrangers. Les quelles que jeunes femmes à l'intérieur du salon de danse ne savent pas vraiment danser...
Nous n'avons pas vraiment le temps de nous asseoir. Avec une grande gentillesse, ils nous entraînent dans une salsa, tout d'abord avec des passes douces et faciles, après nous avoir demandé si
nous préférerions le pas du son ou celui de la salsa.
La seule indication ferme est celle de tourner sans cesse autour du danseur. Au début, lui même compense nos cercles incomplets et hésitants.
Petit à petit, les bras se font plus souples, les impulsions légères, les fintas, vacilalas, sacadas s'enchaînent, les épaules se secouent, les genoux sont souples.
Un autre "cubanito" m'invite a danser. C'est différent, plus nerveux, les mains ne se lâchent pas, on a l'impression de tricoter avec ses bras. Les passes sont serrées , enveloppantes . J'ai la
sensation de rouler autour de lui. Les danseurs, alors que nous paradons autour d'eux, mêlent à leurs évolutions des pas de rumba, de danse africaine, mimant le coq ou le pêcheur remontant son
filet. Ils jouent pour eux mêmes, le public et surtout pour leur danseuse.
Les "casas" ferment tôt, vers les une heure du matin. Nos amis cubains nous raccompagnent jusqu'à nos casas particulares . Les rues du centre de Santiago sont sûres et sans circulation. Le seul
sentiment d'angoisse que nous remarquons chez nos accompagnateurs est leur sursaut inquiet quand nous croisons des policiers qui ostensiblement surgissent sur le chemin du retour.
Lénore Derda.
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