A l'école des.... article tiré du Wal Fadjri du 18 octobre 2010
Sénégal: A l'école des danses latinos - Chez Patrick - Cours de salsa plus exercices corrigés
Judith DUPORTAIL
18 Octobre 2010
La jupe rose de Patricia virevolte autour de ses frêles mollets. Les ventilateurs qui tournent au plafond, brassant de l'air chaud et moite, viennent accompagner le mouvement du tissu. Elle fait claquer ses talons sur le parquet en enchaînant des pas de salsa. La blonde aux yeux clairs s'applique, jette un oeil vers Patrick dans l'attente d'une approbation muette, qu'elle saurait lire dans son regard. Patrick n'est ni son cavalier, ni l'élu de son coeur, mais son professeur. Tous les mercredis à 20 heures 30, Patrick donne des cours de salsa et de cha-cha-cha au Clos Normand à Dakar. Une vingtaine d'élèves bougent leur corps pendant une heure selon ses instructions.
Un pied devant, l'autre derrière. Les hanches ondulent, les hommes font tourner les femmes pendant que Patrick bat rigoureusement la mesure '5,6,7,8 et 1,2,3,4'. Parfois certains perdent le rythme, se marchent un peu sur les pieds. Mais qu'importe, 'on est aussi là pour s'amuser' sourit le professeur. Antillais, Patrick donne des cours de salsa à Dakar depuis neuf ans. L'homme remue sa carrure carrée avec une aisance toute professionnelle.Ismaël, étudiant nigérien vient tous les mercredis avec deux amis. La petite bande ne paye pas les cours car ils sont tous étudiants. 'Sinon, on ne pourrait pas venir', explique Ismaël. Les prix des leçons sont maintenus confidentiels, Patrick refuse de les donner avant la séance d'essai, elle, gratuite. 'Je veux que les gens viennent voir avant de leur dire combien ça coûte.'
La majorité des élèves est composée d'expatriés, européens ou africains. 'Parfois on est tout seul avec les toubabs, s'amuse Ismaël, on s'appelle la choco-team pour rigoler'. Un peu d'intérêt de la part de Sénégalais que Patrick regrette. 'Les Sénégalais pensent qu'ils ont la salsa dans le sang, ils estiment qu'ils n'ont pas besoin de cours, regrette le professeur. Alors que la salsa se danse en couple et si on ne connaît pas les règles, on peut vite se perdre... Souvent, quand ils croient danser la salsa c'est en réalité un mix de pachanga et de cha-cha-cha. Et puis ici on pense que la salsa est un truc de vieux !' C'était aussi la première impression d'Ismaël :'Pour moi la salsa c'était un truc de grand-père. Mais en venant ici, j'ai découvert qu'il y avait différents types de salsa.
Et je ne regrette pas car en boite j'assure ! J'applique les cours, je prends une demoiselle, je la fais tourner, je frime quoi. Et ça marche', lâche le jeune homme, ce qui ne manque pas de faire rire le reste de la troupe. Guilène, française, n'avait elle jamais osé danser en public : 'J'avais trop peur qu'on se moque de moi. Mais Patrick a une attitude positive, ces cours me donnent confiance en moi. Et puis, l'important ce n'est pas de bien danser mais de passer un bon moment !' conclut la jeune femme en un sourire. Et c'est probablement pour ça que les participants reviennent régulièrement et traînent après le cours en sirotant du coca. Pour passer un bon moment.
Adaltros, cours de danse pour tous les niveaux. Renseignements au 77 649 18 60
Un cours d'essai gratuit.
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